Les prothèses de hanche : pourquoi y avoir recours ?

Qu’est-ce que l’arthrose de la hanche ?

L’arthrose est une chondropathie. C’est donc une maladie du cartilage (chondro = cartilage ; pathos = maladie). Il existe d’autre chondropathies (par exemple, inflammatoires ou infectieuses dans les arthrites, ou post-traumatiques après un accident…).


Les surfaces articulaires de la hanche sont recouvertes de cartilage. Ce cartilage, c’est la peinture de l’articulation. Avec le temps, le cartilage s’use inexorablement. Lorsque cette usure devient douloureuse et donc « pathologique », on parle d’arthrose.


Il existe de nombreuses causes qui peuvent accélérer la survenue de l’arthrose de hanche. La présence d’une dysplasie de la hanche (malformation congénitale) ou d’une luxation congénitale de hanche mal soignée dans l’enfance peut occasionner de l’arthrose. Les fractures du fémur ou du bassin (fractures du cotyle) sont également pourvoyeuses d’arthrose de hanche.

Quand opérer la hanche ?


  • L’arthrose

    Il n’existe pas de chirurgie préventive de l’arthrose de hanche qui soit efficace et fiable.

    Il est parfois possible de réaliser des infiltrations de la hanche, mais contrairement à d’autres articulations, la hanche répond mal aux infiltrations. Lorsque l’arthrose est mal tolérée, il est bien souvent temps de passer à la prothèse. Heureusement, l’arthrose de la hanche est bien souvent tolérée très longtemps sans faire souffrir.

  • Les fractures du col du fémur

    Le col du fémur est la partie qui joint le fémur à la tête fémorale. Cette zone fragile est souvent le siège de fractures, surtout chez des dames d’un certain âge, atteintes d’ostéoporose.

    En cas de fracture du col du fémur, il y a fort de peu de chance qu’elle consolide dans de bonnes conditions et la seule option est alors de remplacer le col du fémur par une prothèse de hanche. La plupart du temps, il s’agira d’une demi-prothèse de hanche, uniquement fémorale. Parfois ce sera une prothèse totale (tige + cotyle).

Les prothèses de hanche


La hanche est une articulation composée de 2 os :

  • Le fémur, en bas, qui présente un col et une tête en haut de la diaphyse ;
  • Le cotyle (ou acetabulum), partie creuse du bassin qui accueille la tête du fémur de manière parfaitement adaptée ;
  • La capsule articulaire recouvre l’articulation.


Une prothèse de hanche remplace ces pièces de façon quasiment anatomique :

  • La tige va remplacer le col fémoral et sera coiffée d’une tête en métal, ou en céramique. Elle est glissée dans le fémur après qu’il a été préparé et est fixée par du ciment chirurgical ou sans ciment (par frottement) ;
  • La cupule viendra s’insérer à la place du cotyle et reçoit la tête fémorale. De la même manière que la tige, la cupule peut être fixée au bassin avec ou sans ciment.


Chaque pièce de la prothèse existe dans plusieurs tailles et plusieurs formes, qui seront adaptées à l’anatomie du patient. Ainsi, la prothèse est faite sur mesure.

  • Quels types de prothèse ?

    Au cours de l’histoire des prothèses de hanche (qui débute tout de même en 1939 !), de nombreux types de prothèses ont été inventés avec plus ou moins de succès. La médecine et l’industrie ont su tirer bénéfice de toutes ces années d’expérience pour concevoir des prothèses extrêmement durables. Désormais, bien qu’il existe encore quelques types de prothèses qui diffèrent par leur forme, ou leurs matériaux, tous les designs se ressemblent.


    Les avancées réalisées récemment dans les prothèses reposent surtout sur l’évolution des matériaux qui sont désormais très résistants, garantissant une durée de vie très élevée aux prothèses récentes. De plus, il existe une multitude de formes de prothèses au sein même d’une gamme chez les fabricants, afin de permettre une adaptation réellement sur mesure.

  • Quels matériaux ?

    Depuis de nombreuses années, quelques matériaux sont devenus incontournables quand on parle de prothèse de hanche.


    Il existe des prothèses en céramique, dont l’usure dans le temps est extrêmement limitée, car la dureté du matériau entraîne une usure quasiment négligeable à l’échelle d’une vie humaine.


    D’autres prothèses utilisent du polyéthylène hautement réticulé, un plastique très résistant et qui a la particularité de glisser sans frottement, ce qui permet de limiter l’usure du matériau dans le temps.


    Il n’existe pas un matériau meilleur qu’un autre et le choix du chirurgien se portera sur un type ou l’autre de prothèse en fonction de ses propres habitudes, de l’anatomie du patient, mais aussi de son âge, son poids ou sa demande fonctionnelle (sports…).

  • Comment se déroule l’hospitalisation ?

    L’intervention est parfois proposée en ambulatoire, mais plus souvent en hospitalisation conventionnelle. Le patient entre la veille de l’opération et la durée d’hospitalisation est de 2 jours en moyenne.

  • Comment se déroule l’opération ?

    L’opération dure environ 35 à 45 minutes et se fait sous anesthésie générale dans la majorité des cas.


    Le chirurgien emprunte une voie d’abord dite « postérieure », c’est-à-dire que la cicatrice est située dans la fesse, et mesure environ 15 cm.


    Lorsqu’avant l’opération il existe une différence de longueur importante entre les deux côtés, le chirurgien peut parfois corriger cette inégalité, partiellement ou totalement.


    Après l’opération, une attelle en extension est posée et sera gardée jusqu’à ce que le patient soit capable de marcher seul à l’aide de béquilles. La douleur disparaît presque immédiatement après l’intervention, permettant aux patients de remarcher rapidement.

  • Comment se déroule la rééducation ?

    La rééducation débute dès le retour en chambre à l’aide du kinésithérapeute, qui lève le patient et le fait marcher dans la chambre ou le couloir de la clinique.


    Lorsque le patient est autonome pour marcher avec ses cannes, la sortie peut se faire (parfois le jour même de l’opération). Le kinésithérapeute aura aussi le rôle d’expliquer au patient les positions qui seront interdites dans les mois qui suivent la pose de la prothèse.


    Le premier rendez-vous de contrôle avec le chirurgien a pour but de s’assurer que les suites restent normales. Il n’y a pas de rééducation à proprement parler mais il faut marcher pour « roder » la prothèse et remuscler la fesse après l’intervention.

  • Quels sont les résultats d’une prothèse de hanche ?

    Les résultats des prothèses de hanche sont entre très bons et excellents dans plus de 95 % des cas. Dans une grande majorité des cas, le patient va rapidement oublier qu’il est porteur d’une prothèse de hanche, car celle-ci est très naturelle.

  • Que peut-on faire avec une prothèse totale de hanche ?

    L’objectif premier d’une prothèse de hanche est de redonner au patient sa mobilité et son autonomie sans douleur. Il est ainsi possible de monter ou descendre les escaliers, entrer ou sortir d’une voiture et marcher sans limite de temps et sans canne.


    La reprise des activités professionnelle est possible dans la majorité des cas. Il faut parfois adapter le poste de travail lorsqu’il s’agit d’un métier très physique.

  • Et le sport ?

    Une prothèse de hanche moderne possède des qualités (solidité des matériaux, respect de l’anatomie de la hanche…) qui sont compatibles avec la majorité des sports. Il est toutefois recommandé d’éviter les sports à choc tels que la course à pied, le tennis ou le football.


    En revanche, golf, vélo, natation et marche sont possibles dans les mois qui suivent l’intervention et la pratique du ski est autorisée à partir de 8 mois postopération environ.

  • Quelle est la durée de vie d’une prothèse de hanche ?

    D’après les données de nombreuses études scientifiques, 80 % des prothèses de hanche sont encore en place 30 ans après. On peut estimer que chez un patient jeune et actif (55 ans, sportif), la prothèse aura une durée de vie inférieure d’environ 10 ans à une personne plus âgée et sédentaire (70-80 ans). La durée de vie d’une prothèse totale de genou est donc de 20 à 30 ans selon l’utilisation que le patient en fait.

  • Quels sont les risques d’une prothèse de hanche, et quels sont les facteurs de risques entraînant la survenue des complications ?

    Les risques d’une prothèse de hanche sont nombreux, mais heureusement rarissimes :

    • Phlébite ou thrombose veineuse profonde prévenue par la prescription d’anticoagulants après l’opération, potentiellement grave (risque d’embolie pulmonaire). Les premiers signes sont une douleur du mollet qui devient dur au toucher. C’est une urgence médicale. Le port de bas de contention est donc une mesure prévention importante ;
    • Infection du site opératoire prévenue par le bilan préopératoire et l’antibioprophylaxie préopératoire (antibiotiques donnés pendant l’opération). C’est une complication très rare mais qui peut avoir lieu précocement ou des années après l’opération. L'infection de prothèse de hanche nécessite souvent un changement complet de la prothèse, sauf si elle est prise assez tôt, auquel cas, un lavage et un traitement par antibiothérapie peuvent être suffisants ;
    • Anémie postopératoire nécessitant parfois une transfusion de sang ;
    • Hématome qui se résout spontanément la grande majorité du temps ;
    • Fractures sur prothèse : pendant l’opération (rarissime) ou à distance (traumatisme), cette complication rare peut être traitée de façon orthopédique (immobilisation dans une attelle ou un plâtre), mais peut parfois nécessiter une opération.
    • Fracture du matériel : très rare du fait de la qualité des matériaux modernes, elle peut parfois nécessiter un changement de la prothèse ;
    • Rejet de la prothèse/allergie aux métaux : complication rarissime, l’allergie aux métaux peut parfois nécessiter l’emploi de prothèses spécifiques dites « anallergiques » ;
    • Douleurs fessières : parfois, il peut persister une gêne dans la fesse sur le trajet de la cicatrice. Bien heureusement, cette gêne disparaît spontanément dans l’année qui suit l’opération ;
    • Descellement de la prothèse : après de nombreuses années d’utilisation (usure), ou parfois précocement (surutilisation, sports à chocs…), une prothèse peut se détacher de l’os. On parle alors de descellement. Parfois totalement asymptomatique, le descellement ne nécessite alors pas de nouvelle opération, mais quand il est à l’origine de douleurs, il est alors souhaitable de changer la prothèse pour une « toute neuve ».

    Nous retiendrons 3 facteurs de risques majeurs de complications des prothèses. Ces 3 facteurs sont d’ailleurs liés à un surrisque pour toutes les opérations de chirurgie orthopédiques :

    • Tabac : le tabagisme augmente de façon considérable le risque d’infection, de troubles de la cicatrisation ou phlébite ;
    • Surpoids ou obésité : le surpoids augmente le risque de descellement des implants, tandis que l’obésité augmente le risque d’infection également ;
    • Le diabète mal équilibré favorise la survenue de troubles de la cicatrisation et donc d’infections.

Ce qu’il faut retenir :


  • Les prothèses totales de hanche offrent d’excellents résultats à moyen et long terme, aussi bien chez des patients jeunes que chez des patients plus âgés ;
  • La prothèse de hanche permet le retour à une vie normale sans aucune limitation (ou presque) ;
  • Tabagisme, diabète mal équilibré et obésité augmentent considérablement le risque de complications.
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