Toutes les réponses sur l'Instabilité de patella (rotule)

Chirurgie de l’instabilité de la patella (rotule) à Paris

La patella, anciennement appelée « rotule », est un petit os rond (ou sésamoïde), situé en avant du genou. La patella joue le rôle de poulie pour renforcer le muscle quadriceps.


Le muscle quadriceps, c’est le gros muscle en avant de la cuisse qui permet à la jambe de s’étendre et de se verrouiller en extension. Sans elle, on ne pourrait pas tenir debout.

Qu’est-ce que l’instabilité de la patella ?


Lorsque la patella se déboîte, ou qu’elle est sur le point de se déboîter, on parle de luxation de la patella. La patella se déboîte vers l’extérieur (latéral), la grande majorité du temps. Il faut plusieurs facteurs de prédisposition pour que la patella se déboîte. En général, il s’agit d’un accident de sport, mais chez certaines personnes, la rotule est extrêmement instable et peut se luxer avec un traumatisme mineur.

 

L’instabilité de rotule touche majoritairement les femmes. Il existe souvent un caractère héréditaire (transmission des parents aux enfants).

 

Les facteurs de risque d’instabilité sont les suivants :

Causes anatomiques :

  • Dysplasie de la trochlée du fémur : c’est une malformation de croissance du genou. Lorsqu’il y a une dysplasie de la trochlée fémorale, la patella n’est plus guidée dans un rail et se déplace de droite à gauche sans être tenue ;
  • Genu Valgum : lorsque les jambes sont déformées en X, la rotule est « tirée » vers l’extérieur et sort de son rail ;
  • Rotule haute ou patella alta : lorsque le tendon rotulien est trop long, la rotule est située au-dessus de son rail et n’est pas guidée. Elle peut alors se luxer ;
  • Distance tubérosité tibiale/gorge de la trochlée fémorale augmentée.

Causes Générales :

  • Hyperlaxité congénitale ou maladies du collagène (Marfan, Ehler-Danlos…) ;
  • Insuffisance du muscle vaste médial oblique (un des muscles du quadriceps).

Quelles sont les manifestations de l’instabilité de patella ?


Parfois, la patella ne se déboîte pas vraiment, mais le genou se bloque et c’est très douloureux. On parle alors de subluxation. En général, le premier épisode de luxation se manifeste tôt dans l’adolescence. La luxation est très impressionnante et douloureuse. La réduction du genou se fait simplement en allongeant la jambe. Il faut parfois aider la patella à se replacer en la poussant doucement vers l’intérieur.


Après un premier épisode de luxation de la patella, certains ligaments qui tiennent la rotule sont rompus et il est alors fréquent que la patella se reluxe, parfois de très nombreuses fois. C’est la raison pour laquelle il faut toujours consulter un chirurgien orthopédiste après un premier épisode de luxation de la patella.

 

L’arthrose de la rotule ou du fémur est une manifestation tardive de l’instabilité de la patella. L’arthrose, c’est lorsque le cartilage qui recouvre les os dans l’articulation est complètement usé. Le cartilage est une peinture antifrottement qui s’use petit à petit chez tout le monde, mais qui va s’user beaucoup plus rapidement en cas d’instabilité de la rotule. On parle d’arthrose fémoro-patellaire (articulation du fémur avec la patella).

Quand faut-il opérer ?


En cas de luxations récidivantes (plus d’un épisode), il faudra envisager une chirurgie de stabilisation de la patella. L’objectif sera alors de corriger les facteurs prédisposant l’instabilité et de réparer les éléments stabilisateurs abîmés (ligaments).

Comment stabiliser la patella (rotule) ?


  • Correction des déformations : il faut corriger les anomalies du genou qui prédisposent à la luxation. En cas de genu valgum, genu varum ou trouble de rotation important, le chirurgien peut être amené à corriger la déformation. Il s’agit alors d’une ostéotomie de correction. Toutefois, cette opération lourde ne suffit pas toujours à stabiliser la rotule. En pratique, on réalisera rarement ces opérations ;
  • Ligamentoplastie du MPFL : le ligament qui retient la rotule en dedans s’appelle le MPFL. Après de nombreuses luxations, ce ligament finit toujours par être rompu ou très détendu. À la Clinique Du Genou, nous réalisons une ligamentoplastie du MPFL en le réparant à l’aide d’un tendon ischio-jambier (gracilis). Le tendon est simplement transféré sur la rotule où il jouera un rôle de stabilisateur. L’opération dure environ 45 minutes. Le genou est ensuite immobilisé dans une attelle 3 semaines, mais l’appui est autorisé dès le lendemain de l’opération ;
  • Ostéotomie de la tubérosité tibiale antérieure : la tubérosité tibiale antérieure est l’endroit sur lequel la rotule vient s’insérer par l’intermédiaire du tendon rotulien. Lorsqu’elle est trop latéralisée, il est possible de la ramener en dedans. On coupe l’insertion qu’on refixe sur le tibia avec 2 vis à l’endroit souhaité. L’opération dure environ 30 minutes. Il faut ensuite immobiliser le genou en extension pour 6 semaines, le temps que l’os se consolide. L’appui reste cependant autorisé d’emblée, sous couvert de l’attelle et de 2 cannes.

Comment se passe l’hospitalisation ?


L'opération est parfois réalisée en ambulatoire. Nous proposerons plutôt une courte hospitalisation d’une nuit ou deux à la clinique après l’intervention.

 

L’entrée se fait la veille ou le matin de l’opération.

 

L’opération dure entre 40 minutes et une heure et demie, selon les gestes nécessaires. Après l’opération, une attelle de genou en extension est posée. Cette attelle sera conservée au moins 3 semaines et au plus, 6 semaines. La rééducation débutera dès le retour en chambre avec le kinésithérapeute de la clinique, puis le kiné de ville prendra le relais dès la sortie.

 

Les semaines qui suivent l’opération nécessiteront une rééducation souvent assez intensive. La première consultation à 3 semaines de l’opération sert à s’assurer que l’évolution reste favorable.

Ce qu’il faut retenir :

 

  • Luxations de la patella plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes ;
  • On peut parfois empêcher la survenue de luxations avec de la rééducation et des semelles ;
  • En cas de récidive des luxations, il faut stabiliser la rotule par la chirurgie, autrement, la rotule risque de s’abîmer irrémédiablement (arthrose) ;
  • Les interventions les plus fréquentes sont la ligamentoplastie du MPFL et l’ostéotomie de la tubérosité tibiale antérieure (TTA). Parfois, on réalisera ces deux gestes en même temps.
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