l'Arthrose genou en détail

Qu’est-ce que l’arthrose du genou ? Chirurgie à Paris

L’arthrose est une chondropathie. C’est donc une maladie du cartilage (chondro = cartilage ; pathos = maladie). Il existe d’autre chondropathies, par exemple inflammatoires dans les arthrites, ou post-traumatiques après un accident…


Les surfaces articulaires du genou sont recouvertes de cartilage. Ce cartilage, c’est la peinture du genou. Avec le temps, le cartilage s’use inexorablement. Lorsque cette usure devient douloureuse et donc « pathologique », on parle d’arthrose.


Petit à petit, cette précieuse peinture s’écaille, telle la peinture sur un mur. Et des fragments de cartilage tombent dans le genou. Ils s’accumulent dans l’articulation, formant une sorte de microgravier. Le genou craque.


Au fur et à mesure, l’usure s’accélère, favorisée par le liquide articulaire ou « synovial » rempli de ce gravier cartilagineux qui raye toute l’articulation. Le liquide articulaire abrasif entretient l’inflammation du genou et aggrave les douleurs. L’arthrose est donc un cercle vicieux.

Quand opérer en cas d’arthrose du genou ?


Rarement, on peut proposer une chirurgie préventive qui permet de corriger les facteurs prédisposant à l’arthrose : ce sont les ostéotomies autour du genou.


Lorsque tous les traitements médicaux se sont avérés insuffisants ou lorsque le stade est trop avancé, on proposera une chirurgie pour l’arthrose du genou.



Il existe donc plusieurs types de chirurgie de l’arthrose :

- Préventives - ostéotomies, réparations des ligaments croisés, des ménisques, etc. ;

- Curatives pour une arthrose précoce - arthroscopie ;

- Curative pour une arthrose avancée ou terminale - les prothèses de genou.

Les ostéotomies du genou


Ce sont des opérations préventives de l’arthrose. L’objectif est de modifier l’anatomie d’une personne pour diminuer le risque de survenue d’arthrose. La plupart du temps, ces opérations ne font malheureusement que retarder la survenue d’arthrose.


Il existe deux types principaux de déformations des genoux :

  • Le genu varum

Les genoux sont arqués et favorisent la survenue d’arthrose au niveau de la partie interne du genou (le compartiment médial ou interne). Cette déformation siège presque toujours au niveau du tibia. L’ostéotomie tibiale de valgisation (OTV) consiste donc à modifier la forme du tibia pour rééquilibrer les forces transmises au genou.


  • Le genu valgum

Lorsque les genoux sont en X, la partie latérale du genou (compartiment latéral) est soumise à des forces très importantes. La déformation siège souvent au niveau du fémur. On proposera parfois une ostéotomie fémorale de varisation, qui consiste donc à modifier la forme du fémur pour rééquilibrer les forces transmises au genou.


Ces opérations sont devenues rares, car il existe désormais des alternatives fiables. Toutefois, on les pratique encore de façon régulière pour des patients jeunes présentant des signes précoces d’arthrose.

Les prothèses du genou


Lorsque le cartilage est totalement usé (arthrose), on ne connaît actuellement aucun moyen de le faire repousser. Avec l’essor de la science et des cellules souches, on espère qu’un jour cela sera possible.


Actuellement, la seule solution fiable et efficace pour soigner l’arthrose terminale est la réalisation d’une prothèse du genou.



Il existe plusieurs types de prothèses du genou selon le type d’arthrose.

Les Prothèses Totales du Genou (PTG)


Quand l’arthrose atteint tout le genou, c’est la seule option envisageable. Les prothèses de genou vont remplacer les surfaces articulaires du genou.


On les appelle également prothèses tricompartimentales de genou, car elles remplacent les 3 compartiments du genou :

  • Compartiment interne/médial ;
  • Compartiment externe/latéral ;
  • Compartiment fémoro-patellaire (rotulien).
  • Comment se déroule l’hospitalisation ?

    L’intervention est parfois proposée en ambulatoire, mais plus souvent en hospitalisation conventionnelle. Le patient entre la veille de l’opération et la durée d’hospitalisation est de 3 jours en moyenne.

  • Comment se déroule l’opération ?

    L’opération dure environ une heure et se fait sous anesthésie générale dans la majorité des cas.


    Le chirurgien emprunte une voie d’abord dite « antérieure », c’est-à-dire que la cicatrice est devant le genou et mesure entre 12 et 20 cm. La prothèse comprend donc 3 pièces qui vont venir chacune, remplacer la surface d’un des composants du genou : le fémur, le tibia et la rotule (patella).


    Quand le genou usé est déformé, la prothèse totale va permettre de corriger cette déformation. La plupart du temps, la jambe est redevenue parfaitement droite à la fin de l’opération.


    Après l’opération, une attelle en extension est posée et sera gardée jusqu’à ce que le patient soit capable de contracter tout seul les muscles de la cuisse. Ils sont souvent endormis de quelques heures à quelques jours après l’opération.

  • Comment se déroule la rééducation ?

    La rééducation débute dès le retour en chambre avec la pose d’un arthromoteur, sorte de machine qui réalise des mouvements de flexion/extension à la place du malade. Une attelle réfrigérée permet également de contrôler la douleur et la survenue d’hématomes.


    La marche debout à l’aide de béquilles est possible dès le lendemain de l’opération. En pratique, les béquilles seront gardées 45 jours par précaution.


    Les semaines qui suivent l’opération seront marquées par une rééducation intensive, qui peut être faite chez un kinésithérapeute de ville ou en centre de rééducation, selon les souhaits du patient et son environnement.


    Le premier rendez-vous de contrôle avec le chirurgien a pour but de s’assurer que les suites restent normales. La rééducation se poursuivra généralement au minimum 6 mois après l’opération pour obtenir des résultats optimaux.

  • Quels sont les résultats d’une prothèse de genou ?

    Dans 80 à 95 % des cas, les résultats sont très bons avec des patients qui retrouvent une qualité de vie satisfaisante.


    Dans 60 % des cas, le genou est totalement indolore. Toutefois, dans 40 % des cas, il peut subsister une sensibilité aux changements de temps.


    Rarement (5 % des cas), il persiste une douleur d’intensité variable qui peut parfois s’améliorer avec le temps, mais pas systématiquement.

  • Que peut-on faire avec une prothèse totale du genou ?

    L’objectif premier d’une prothèse de genou est de redonner au patient sa mobilité et son autonomie. Il est ainsi possible de monter ou descendre les escaliers, entrer ou sortir d’une voiture et marcher sans limite de temps et sans canne.


    La reprise des activités professionnelle est possible dans la majorité des cas.

  • Et le sport ?

    Une prothèse de genou moderne possède des qualités (solidité des matériaux, respect de l’anatomie du genou…) qui sont compatibles avec la majorité des sports. Il est toutefois recommandé d’éviter les sports à choc tels que la course à pied, le tennis ou le football.


    En revanche, golf, vélo, natation et marche sont possibles dans les mois qui suivent l’intervention. La pratique du ski est autorisée à partir de 8 mois postopération environ, sous réserve de protéger le genou (genouillère et/ou système autonome comme le Ski-Mojo).

  • Quelle est la durée de vie d’une prothèse de genou ?

    D’après les données de nombreuses études scientifiques, 80 % des prothèses de genou sont encore en place 25 ans après.


    On peut estimer que chez un patient jeune et actif (55 ans, sportif), la prothèse aura une durée de vie inférieure d’environ 10 ans à une personne plus âgée et sédentaire (70-80 ans).


    La durée de vie d’une prothèse totale de genou est donc de 20 à 30 ans selon l’utilisation que le patient en fait.

Les Prothèses Unicompartimentales du Genou (PUC)


Lorsque l’arthrose ne touche pas l’intégralité du genou mais seulement un des 3 compartiments, on peut parfois proposer une prothèse unicompartimentale. Ainsi, il existe des prothèses unicompartimentales médiales, latérales ou fémoro-patellaires.


Comme pour une prothèse totale du genou, une PUC nécessite un genou qui devient résistant à un traitement médical bien conduit. On considérera toutefois que les PUC sont de bonnes alternatives à d’autres traitements tels que l’ostéotomie chez des patients de plus de 50 ans.


Les résultats des PUC sont bien souvent excellents avec un genou presque totalement indolore et une prothèse bien souvent « oubliée ».

  • Comment se déroule l’hospitalisation ?

    L’intervention est parfois proposée en ambulatoire, mais le plus souvent en hospitalisation conventionnelle. Le patient entre la veille de l’opération et la durée d’hospitalisation est de 3 jours en moyenne.

  • Comment se déroule l’opération ?

    L’opération dure environ une heure et se fait sous anesthésie générale dans la majorité des cas.


    Le chirurgien emprunte une voie d’abord dite « antérieure » mini-invasive, c’est-à-dire que la cicatrice est devant le genou et mesure entre 10 et 15 cm. La prothèse va remplacer les surfaces articulaires d’un seul compartiment.


    Après l’opération, une attelle en extension est posée et sera gardée jusqu’à ce que le patient soit capable de contracter tout seul les muscles de la cuisse : ils sont souvent endormis de quelques heures à quelques jours après l’opération. La récupération d’une PUC est très rapide et bien souvent, les résultats sont excellents en quelques semaines seulement.

  • Comment se déroule la rééducation ?

    La rééducation débute dès le retour en chambre avec la pose d’un arthromoteur, sorte de machine qui réalise des mouvements de flexion extension à la place du malade. Une attelle réfrigérée, permet également de contrôler la douleur et la survenue d’hématomes.


    La marche debout à l’aide de béquilles est possible dès le lendemain de l’opération. En pratique, les béquilles seront gardées 45 jours par précaution.


    Les semaines qui suivent l’opération seront marquées par une rééducation intensive qui peut être faite chez un kinésithérapeute de ville ou en centre de rééducation selon les souhaits du patient et son environnement.


    Le premier rendez-vous de contrôle avec le chirurgien a pour but de s’assurer que les suites restent normales. La rééducation se poursuivra généralement au minimum 6 mois après l’opération pour obtenir des résultats optimaux. Toutefois, les PUC offrent des résultats excellents très rapidement. Bien souvent, les mobilités du genou sont les mêmes que celles d’un genou « normal ».

  • Quels sont les résultats d’une prothèse du genou ?

    Les résultats sont bien souvent excellents dans une grande majorité des cas. Il existe parfois des échecs qui sont souvent précoces et généralement liés à une détérioration rapide du reste du genou, parfois imprévisible.


    Une prothèse unicompartimentale bien posée, chez un patient bien sélectionné, a de fortes chances d’avoir des résultats exceptionnels. La plupart du temps, le patient oublie même qu’il a été opéré, car le résultat est très proche d’un genou normal.

  • Que peut-on faire avec une prothèse totale du genou ?

    L’objectif premier d’une prothèse de genou est de redonner au patient sa mobilité et son autonomie. Il est ainsi possible de monter ou descendre les escaliers, entrer ou sortir d’une voiture et marcher sans limite de temps et sans canne.


    La reprise des activités professionnelle est possible rapidement dans la majorité des cas.

  • Et le sport ?

    Une prothèse unicompartimentale de genou moderne possède des qualités (solidité des matériaux, respect de l’anatomie du genou…) qui sont compatibles avec la majorité des sports. Il est toutefois recommandé d’éviter les sports à choc tels que la course à pied, le tennis ou le football. Les chocs répétés risquent d’user la prothèse précocement.


    En revanche, golf, vélo, natation et marche sont possibles (et même conseillés) dans les mois qui suivent l’intervention. La pratique du ski est autorisée à partir de 8 mois postopération environ, sous réserve de protéger le genou (genouillère et/ou système autonome comme le Ski-Mojo).

  • Quelle est la durée de vie d’une prothèse de genou ?

    Les données de la littérature sur la survie des prothèses unicompartimentales font état d’un taux de survie de plus de 90 % à 15 ans.


    L’amélioration des matériaux et surtout, l’amélioration des aides à la pose des prothèses unicompartimentales font qu’il est très probable qu’en réalité, la survie de ces prothèses dépasse les 20 ans. Les patients, bien souvent plus jeunes que pour les prothèses totales, usent plus rapidement les prothèses, car ils sont plus actifs.

  • Quels sont les risques d’une prothèse de genou et quels sont les facteurs de risques entraînant la survenue des complications ?

    Les risques d’une prothèse de genou sont nombreux, mais heureusement rarissimes :

    • Phlébite ou thrombose veineuse profonde, prévenue par la prescription d’anticoagulants après l’opération, potentiellement grave (risque d’embolie pulmonaire). Les premiers signes sont une douleur du mollet qui devient dur au toucher. C’est une urgence médicale. Le port de bas de contention est donc une mesure de prévention importante ;
    • Infection du site opératoire prévenue par le bilan préopératoire et l’antibioprophylaxie préopératoire (antibiotiques donnés pendant l’opération). C’est une complication très rare, mais qui peut avoir lieu précocement ou des années après l’opération. L'infection de prothèse du genou nécessite souvent un changement complet de la prothèse, sauf si elle est prise assez tôt. Auquel cas, un lavage et un traitement par antibiothérapie peuvent être suffisants ;
    • Anémie postopératoire, nécessitant parfois une transfusion de sang ;
    • Hématome qui se résout spontanément la grande majorité du temps ;
    • Rupture du tendon rotulien ou du tendon quadricipital, qui sont des urgences et nécessitent rapidement une ré-opération ;
    • Fractures sur prothèse : pendant l’opération (rarissime) ou à distance (traumatisme), cette complication rare peut être traitée de façon orthopédique (immobilisation dans une attelle ou un plâtre), mais peut parfois nécessiter une opération ;
    • Fracture du matériel : très rare, du fait de la qualité des matériaux modernes. Elle peut parfois nécessiter un changement de la prothèse ;
    • Rejet de la prothèse/allergie aux métaux : complication rarissime, l’allergie aux métaux peut parfois nécessiter l’emploi de prothèses spécifiques dites « anallergiques » ;
    • Douleurs rotuliennes : rarement, la rotule est le siège de douleurs après l’opération. Cette complication parfois prévisible peut toutefois nécessiter une nouvelle opération afin de modifier le positionnement de la rotule pour qu’elle coulisse mieux dans la prothèse ;
    • Raideurs : lorsque le genou est raidi après une prothèse de genou, il suffit parfois de faire une « mobilisation » du genou sous anesthésie générale pour récupérer la souplesse du genou. Il faudra ensuite entretenir la souplesse avec un kinésithérapeute. Une malposition de l’implant peut aussi raidir le genou, parfois : il faudra alors réopérer le genou ;
    • Descellement de la prothèse : après de nombreuses années d’utilisation (usure), ou parfois précocement (surutilisation, sports à chocs…), une prothèse peut se détacher de l’os. On parle alors de descellement. Parfois totalement asymptomatique, le descellement ne nécessite alors pas de nouvelle opération. Mais quand il est à l’origine de douleurs, il est alors souhaitable de changer la prothèse pour une « toute neuve ».

    Nous retiendrons 3 facteurs de risques majeurs de complications des prothèses. Ces 3 facteurs sont d’ailleurs liés à un surrisque pour toutes les opérations de chirurgie orthopédiques :

    • Tabac : le tabagisme augmente de façon considérable le risque d’infection, de troubles de la cicatrisation ou de phlébite ;
    • Surpoids ou obésité : le surpoids augmente le risque de descellement des implants, tandis que l’obésité augmente le risque d’infection également ;
    • Le diabète mal équilibré favorise la survenue de troubles de la cicatrisation et donc d’infections.

Ce qu’il faut retenir :


  • Les prothèses totales de genou offrent d’excellents résultats à moyen et long terme si les patients sont bien sélectionnés ;
  • Les résultats définitifs nécessitent de longs mois de rééducation ;
  • Tabagisme, diabète mal équilibré et obésité augmentent considérablement le risque de complications.
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