UN MÉNISQUE ? QU’EST-CE ?
Les ménisques sont les « amortisseurs » du genou. Situés entre le fémur (en haut) et le tibia ( en bas) Ils sont constitués de cartilage élastique appelé « fibrocartilage » et sont indépendants du cartilage articulaire qui recouvre l’os dans l’articulation.
Il y a un deux ménisques par genou :
Le ménisque médial (ou ménisque interne) a une forme de « C » tandis que le ménisque latéral (ou ménisque externe) a une forme de « O ».
Le rôle des ménisques est avant tout d’absorber les chocs (lors d’un saut par exemple). En plus, les ménisques contribuent à la mobilité harmonieuse (et fort complexe) du genou.
Le rôle des ménisques est donc primordial au bon fonctionnement des genoux.
Compte tenu de l’importance des contraintes reçues par les ménisques, ils sont fréquemment l’objet de lésions. Les lésions des ménisques peuvent être diverses :
Autrefois les « vieux chirurgiens » ouvraient le genou et retiraient les ménisques. Évidemment, ce type de pratique est révolu.
Désormais, il est de rigueur de tenter au mieux une réparation du ménisque et au pire une ablation très limitée de la zone malade du ménisque uniquement. Ces interventions sont intégralement réalisées sous arthroscopie.
Ce qu’il faut retenir :
QU’EST-CE QUE L’ARTHROSCOPIE ?
L’arthroscopie consiste à opérer une articulation (ici le genou) sans jamais l’ouvrir en y insérant une fibre optique reliée à une caméra Très Haute Définition ( 4K ou 7K). Une simple incision de 8 à 10 mm suffit à faire passer la caméra. Une autre incision « instrumentale » de 5 à 10 mm permettra le passage des instruments de chirurgie. Grace à l’arthroscopie, on peut désormais effectuer de nombreuses opérations sans laisser de disgracieuse cicatrice sur le genou.
LES LÉSIONS MÉNISCALES
A cause de sa localisation anatomique, le Ménisque Médial (ou interne) est le plus souvent touché. La plupart du temps, c’est la « corne postérieure » du ménisque qui est atteinte.
Le ménisque peut se déchirer lors d’un effort sportif (au football par exemple) mais pas seulement ! de nombreuses situations anodines peuvent occasionner des lésions du ménisque :
À l’extrême, le ménisque peut se déchirer en anse de seau et une languette vient se bloquer dans le genou, empêchant parfois d’étendre ou de plier le genou. C’est le « blocage méniscal ».
Le Ménisque Latéral (ménisque externe) est moins souvent blessé. La plupart du temps, les mécanismes sont les mêmes que pour le ménisque médial. Les rupture du Ligament croisé Antérieur sont fréquemment associées à une fissure du ménisque latéral.
Le plus souvent, c’est la « corne antérieure » ou le « segment moyen » du ménisque latéral qui sont touchés.
Parfois la fissure se complique d’un « kyste para-méniscal ».
Le ménisque latéral a parfois une forme originale dite « discoïde » qui favorise les lésions méniscales.
Un ménisque fissuré ne cicatrise jamais tout seul. Contrairement à la peau qui cicatrise en quelques jours grâce aux vaisseaux sanguins qui apportent le « sang » nécessaire, le ménisque ne contient que peu de vaisseaux. En réalité, on distingue 3 zones au ménisque :
Une fissure méniscale, comme une fissure dans un mur risque fort de s’agrandir avec le temp si rien n’est fait pour la stopper.
Ce qu’il faut retenir :
COMMENT FAIT-ON LE DIAGNOSTIC DE LÉSION MÉNISCALE ?
La plupart du temps, la douleur commence brutalement sans que le patient ne puisse le rattacher à un évènement précis. La douleur s’aggrave dans les jours qui suivent, parfois accompagnée par un épanchement de synovie. La douleur va ensuite s’améliorer dans les jours qui suivent.
Si le patient consulte son médecin traitant ou un service d’urgence, le diagnostic est rarement fait et il est souvent évoqué une « tendinite », une « entorse » ou de « l’arthrose ». des anti-inflammatoires sont parfois prescrits et peuvent améliorer les douleurs.
La douleur va récidiver fréquemment car le ménisque n’a pas cicatriser. Il faut alors consulter un chirurgien orthopédiste. L’examen clinique du genou met en évidence une vive douleur à la palpation des ménisques : c’est le « cri méniscal » ou « cri de Oudard » (Aïe !). On peut également avoir des douleurs reproduites au « Grinding test » qui met en contrainte le ménisque.
Les radiographies standard sont normales puisqu’elles ne voient pas les ménisques. Le diagnostic est confirmé par une IRM qui montre également le type de fissure, sa localisation et son étendue.
Ce qu’il faut retenir :
QUEL TRAITEMENT POUR UNE FISSURE MÉNISCALE ?
Le traitement dépendra de plusieurs paramètres :
À partir de ces critères, le chirurgien peut proposer plusieurs types de prise en charge :
En cas d’échec de ce traitement médical après 3 mois, il faudra alors parfois propose la chirurgie en alternative.
Il existe grossièrement 2 types de chirurgie méniscale à la clinique du Genou. Elles sont toujours réalisées en chirurgie ambulatoire :
Ce qu’il faut retenir :
EST-CE UNE URGENCE ?
Seul le blocage aigue méniscal est une urgence fonctionnelle. Il faut débloquer le genou au plus vite pour éviter l’enraidissement et essayer de refixer le ménisque abimé.
La réalisation d’une réparation méniscale obtient de meilleurs résultats si elle est effectuée précocement (dans les 3 à 6 mois qui suivent la lésion).
QUELLES SONT LES SUITES DE L’ARTHROSCOPIE POUR LESION MENISCALE ?
Les suites sont bien entendu différentes selon qu’il est effectué une suture méniscale ou une méniscectomie partielle.
Dans les deux cas, il s’agit d’une chirurgie réalisée au cours d’une hospitalisation ambulatoire.
Pour les sutures méniscales, un appui soulagé est prescrit pour une durée de 21 jours à l’aide de 2 cannes béquilles. Il est donc souhaitable d’attendre 1 mois avant la reprise du travail et la reprise de la conduite.
Pour les méniscectomies partielles économes, l’appui sur le genou opéré est autorisé dès la sortie du bloc opératoire. L’arrêt de travail prescrit dépendra donc du type d’emploi. Les cannes sont prescrites pour aider les tout premiers jours et pour vous rassurer lors d’une marche prolongée. Rapidement, elles deviennent inutiles.
Dans tous les cas, de la rééducation chez un kinésithérapeute sera nécessaire dans les jours qui suivront l’opération. La reprise du sport doit attendre 3 mois post-opératoire (le vélo et la natation peuvent être repris un peu plus tôt).
Pendant ces quelques semaines qui suivent l’opération, le genou peut rester douloureux puis la douleur va petit à petit diminuer jusqu’à devenir nulle. Le patient peut parfois sentir des petites « décharges douloureuses » fugaces. Elle sont liées à la cicatrisation des filets nerveux de la peau.
La cicatrisation du ménisque et des tissus du genou va prendre environ 6 semaines au total. Au-delà de ce délais, le ménisque continue de se remanier pour retrouver petit à petit sa fonction initiale. Il est de rigueur de dire que le genou va continuer de s’améliorer tout au long des 6 à 8 mois qui suivent l’intervention.
La cicatrisation sera plus rapide chez un jeune patient sportif. Ceci signifie que plus années passent, plus il faut être patient…
Ce qu’il faut retenir :
Y'A T'IL UN RISQUE D'ARTHROSE A LONG TERME ?
En cas de recours à une méniscectomie économe, le risque existe. Il faut cependant préciser que le ménisque abimé ne joue déjà plus son rôle d’amortisseur et de protecteur du cartilage. La méniscectomie partielle économe augmente peu le risque de survenue d’arthrose par rapport à l’abstention thérapeutique.
La chirurgie de réparation méniscale (sutures) a quant à elle pour objectif d’éviter la survenue d’arthrose en restaurant l’effet protecteur du ménisque.
A la CLINIQUE DU GENOU, nous recommandons le port de semelles amortissantes sur mesure après les méniscectomies et les sutures méniscales, surtout chez les sujets jeunes, pour limiter encore plus ce risque théorique.
Ce qu’il faut retenir :
EN CONCLUSION
La pathologie méniscale est une affaire de spécialistes. L’expertise nécessaire au diagnostic parfois difficile d’une lésion méniscale requiert un chirurgien orthopédiste entrainé. A la clinique du genou, nous nous efforçons de proposer à chaque patient, une solution « sur mesure » adaptée à sa demande, sa douleur et son mode de vie. L’objectif premier de la prise en charge est de rendre au patient une qualité de vie durablement satisfaisante.